L'éternelle jeunesse du hip-hop français

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Ou encore Bernard Zekri, qui documente la culture hip-hop dans les pages d’Actuel et fait tourner le New York City Rap Tour, autant dire la crème du Bronx (Rock Steady Crew, Dondi, Futura 2000, Afrika Bambaataa), à travers toute la France: Paris et Lyon, bien sûr, mais aussi Belfort, Strasbourg ou Mulhouse.

Il y a aussi ceux qui baignent dans le milieu médiatique, comme Sidney, premier présentateur black en France, dont l’émission, H.I.P. H.O.P., accueille durant un an les pontes de la culture hip-hop (Afrika Bambaataa, Herbie Hancock, D. ST., et même Madonna), ou comme Alain Maneval ,qui accueille en 1982, sur le plateau de Megahertz sur TF1, le rappeur et graffeur Futura 2000. Une première.

Il y a enfin, comme précisé dans l’ouvrage de Vincent Piolet, ces «improbables précurseurs». A l’image de Phil Barney, dont l’émission Soul Train sur Carbone 14 diffusait dès 1981 les premiers tubes de Sugar Hill Records et de Tommy Boy Records. L’auteur de «Un enfant de toi» profitait également de cette émission pour rapper, notamment durant le générique:

«Tout ce que je veux te faire partager, c’est l’amour du funk/F.U.N.K., c’est la seule musique qui te fasse faire des efforts/Oui, la seule musique qui fasse bouger ton corps/ Et c’est pour ça que Phil Barney est ici…» Des histoires comme celles de Phil Barney, le hip-hop français en a des dizaines à raconter. Que l’on pense à l’ouverture du Mc Donald’s aux Olympiades en 1980, qui devint rapidement le point de rendez-vous pour tous ceux cherchant à mettre en avant leurs derniers pas de danse, à Paco Rabanne, qui offrait des platines ou mettait à disposition une salle pour des enfants de quartier, à la RATP, qui finançait en1982 le single «Ticket chic, ticket choc» avant de confier, deux ans plus tard, sa nouvelle campagne à Futura 2000, ou encore à Lucien qui, avant d’être le directeur artistique d’Europacorp à la fin des années 2000, plaçait ses phases dans différents morceaux des Native Tongues, d’A Tribe Called Quest ou de De La Soul.

Bien représenté, le mouvement a donc très vite cherché à marquer son indépendance. Ainsi de Dee Nasty qui, dès 1984, autoproduit le premier album hip-hop français. «Paname City Rappin’ marque une étape importante dans l’histoire du rap français, précise Vincent Piolet. Non seulement il est l’œuvre d’un des DJs les plus estimés du hip-hop, mais il a été réalisé dans une démarche de puriste, à l’écart des circuits traditionnels. A une époque où le hip-hop commençait à envahir les régies publicitaires, Dee Nasty se permet même de rayer "No Sloopy Things", la face B du vinyle pressé à mille exemplaires. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un œil aux dizaines de crews officiant dans les eighties (Pysckose, Paris City Painters, les BBC, Bomb Squad 2...), aux tournées triomphales du Rock Steady Crew, d’Aktuel Force et du New York City Rap Tour ou encore aux stars qu’étaient des artistes tels que Speedy Graphito, Solo (co-créateur d’Hip Hop Musique Gratuite du Moment Assassin et ancien membre des Paris City Breakers) ou Dondi.