La radio de Booba OKLM a-t-elle gagné sa «battle» face à Skyrock?

Матеріал з HistoryPedia
Перейти до: навігація, пошук

En recrutant des journalistes bien établis dans le rap français, en réhabilitant des émissions cultes autrefois annulées par Skyrock, en remettant le Hip Hop Francais freestyle et les jeunes pousses au premier plan, «la radio de Booba» semble déjà avoir imposé sa patte au sein du rap hexagonal. Au point de concurrencer Skyrock?

Le rappeur Booba, fondateur de la radio OKLM, en concert au Festival de Cannes, en mai 2014. ⎜LOIC VENANCE / AFP Le rappeur Booba, fondateur de la radio OKLM, en concert au Festival de Cannes, en mai 2014. ⎜LOIC VENANCE / AFP «J'sors en indé / Tu m’verras plus jamais mettre les pieds à Skyrock / Ils n'aiment pas c'que je suis, c'que je défends, c'que je porte / C'est réciproque / Ils ont travesti le R-A-P / Je fais parti des rescapés / Ils ont encensé la médiocrité / Ils ont fait du hip-hop de la variété / Ils ont joué les clashs pour nous diviser / Tant que ça fait de l’audience, on peut s’allumer / Quand un rappeur se fera buter/ Ils organiseront un concert au nom de la paix / J'fais d'la musique contestataire / Vous vendez des espaces publicitaires / Racailles !» Extrait d’un des derniers singles de Kery James, «Racailles», ce couplet en dit long sur le désamour du hip-hop français pour cette radio qui entretient la pénible habitude de se présenter comme «première sur le rap».




Après tout, c’est de notoriété publique, de nombreux rappeurs entretiennent des relations exécrables avec Skyrock : outre le MC d’Orly, dont le freestyle sur Planète Rap entouré de cinquante mecs en 1996 reste encore dans toutes les mémoires, Médine, Rockin’ Squat, Disiz ou encore Hugo TSR (“Au p’tits, j’lève mon verre pour cette époque #Fuck Skyrock“), tous ont pointé du doigt la ligne éditoriale de la radio ces dernières années. Parmi les plus célèbres «anti-Skyrock», il y a aussi Booba, qui n’hésite pas à monter régulièrement au créneau. Comme il l’expliquait dernièrement dans l’émission «Le Tube», sur Canal +:

«À la tête des radios de hip-hop en France ce sont des amateurs, des gens qui n’y connaissent rien, donc forcément ils passent n’importe quoi. Sur la grosse radio de rap qu’est Skyrock on ne découvre rien, on passe des sons qui ont déjà fait leurs preuves, qui ont des millions de vues… Ils ne prennent aucun risque.» Avec «La Sauce», Mehdi Maizi l’affirme également, il tient là une émission qui ne pourrait avoir sa place sur aucune bande FM actuellement:

«Que ce soit Skyrock ou Générations, ils ont moins de titres que nous en rotation (environ soixante-dix pour une radio comme Skyrock, contre plusieurs centaines pour OKLM, ndr). Avec "La Sauce", au contraire, on peut un tout se permettre, tant que ça fait écho avec une actualité. Par exemple, si Drake ou Travi$ Scott sortent un album, on peut se permettre d’en diffuser trois ou quatre morceaux, voire le disque entier. J’ai l’impression que les gens attendent ce genre de tentatives aujourd’hui. Le rap est un genre musical très écouté et les gens aiment pouvoir se confronter à une émission ouverte aux débats, qui reçoit la quasi intégralité du rap français à l’antenne.» Entre réhabilitations et découvertes